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Transe et rituel thérapeutique, selon les anthropologues


Les premiers anthropologues qui s'occupèrent sérieusement de la transe (Herskovits, Bastide) prirent grand soin de la considérer comme un phénomène normal, distinct de l'hystérie. Avant Alfred Métraux avait analysé la crise de possession dans le vaudou haïtien comme quelque chose qui “reproduit dans ses grands traits le tableau clinique de l'attaque”. (…) La personne en transe 1) n'est pas dans son état habituel; 2) sa relation avec le monde qui l'entoure est perturbée; 3) elle est en proie à certains troubles neuro-physiologiques; 4) ses facultés sont - réellement ou imaginairement - accrues; 5) cet accroissement se manifeste par des conduites observables du dehors.(…) Bien qu'il ait adopté la même position qu'Herskovits, Bastide a l'immense mérite d'avoir déplacé le problème du terrain de la maladie mentale à celui de la psychothérapie: “En Afrique la possession est, sinon toujours, du moins très souvent liée à la thérapeutique, non seulement de la folie, mais de toutes les maladies d'origine ou de nature psychosomatique.” Bastide a clairement vu que le rituel de la transe, toujours soigneusement organisé, se présente comme une réponse culturelle à un trouble mental individuel, à moins qu'il ne remplisse, comme c'est le cas au Brésil, “une fonction d'ajustement social pour une population déshéritée, mal intégrée à la société globale”.

Luc de Heusch, in Didier Michaux, La transe et l'hypnose (1995) https://books.google.ch/books?id=gNrdDQAAQBAJ


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transe_et_rituel_therapeutique.txt · Last modified: 2019/01/20 17:13 by saresca