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sociotherapie_utilisee_comme_panacee

Concernant la sociothérapie, utilisée comme panacée


Luigi Anèpeta propose une critique de la psychiatrie alternative, disant que cette approche tend à vouloir soigner les gens atteints de maladies mentales en leur proposant de vivre des expériences socialement significatives.

La sociothérapie intensive, telle qu'elle est souvent pratiquée, comme alternative à la médicamentation chimique ou à l'internement, dans les cas psychiatriques, pourrait bien constituer un projet qui finit par créer une sorte de sur-adaptation sociale de personnes fragiles dans leur psychisme, qui sont en quelque sorte “mises à l'abri de leur monde intérieur à travers le renforcement d'un réseau d'interaction (avec les opérateurs, les autres patients, les amis, les gens de la famille, les collègues de travail, etc.) dans l'idée que c'est uniquement ainsi qu'elles pourront avoir un contact avec la réalité. (…) Comme si seule la capacité d'avoir des relations sociales était l'expression des parties saines de leur personne, ce qui pouvait leur garantir d'être à l'abri de leurs cauchemars internes”.

Il se pourrait donc que cela ne marche pas très bien, s'il est vrai que ces personnes malades, pour se sentir mieux, “ont besoin d'une explication concernant les nœuds et les dynamiques conflictuelles qu'ils impliquent, et dont la solution peut certes être facilitée par un environnement favorable, mais doit quand même en dernier lieu advenir dans le registre de la subjectivité ou de l'intersubjectivité”.

“Parmi les besoins des patients il y a aussi celui de comprendre le rapport entre l'histoire sociale et leur propre subjectivité, c'est-à-dire ce qui advient au sein de leur propre espace interne, quelles sont les dynamiques psychologiques qui le tourmentent, quelle est la signification des symptômes qui l'affligent, qu'est-ce qu'ils peuvent faire activement pour les dénouer.”

Luigi Anèpeta: Al di là della Psichiatria. Proposta di un modello alternativo, 2009, conférence à Rome http://www.nilalienum.it/Sezioni/Aggiornamenti/Psichiatria/Psichiatria/AldLPsic%28c%29.html

Mon commentaire: certes, dans le cadre de l'hypnothérapie ericksonienne, il n'est pas question de guérir des maladies mentales, ni même de les identifier. Cependant il arrive que des clients ont derrière eux un vécu “psychiatrique” pour lequel ils ont déjà été en traitement et dont ils portent en eux le souvenir conscient. Parfois le “trouble” est encore actuel, mais quoiqu'il en soit, dans le cadre d'une séance d'hypnose, ce qu'il est possible de faire c'est tout au plus à faire l'exploration attentive du monde interne et trouver des connexions entre ce qui est ressenti avec des symboles. Et si les symboles n'apparaissent pas encore de manière claire, la façon de procéder, dans un certain flou verbal, conduit néanmoins à marquer durablement l'imaginaire, par des sensations ancrées, ce qui ultérieurement risque bien de produire des symboles, purement subjectifs, créés dans la coopération du conscient et de l'inconscient, dans un travail interne. Deuxièmement, l'hypnothérapie ne propose pas une méthode permettant de découvrir directement des causes aux symptômes, par le biais d'explications rationnelles exhaustives, cependant elle tire le client vers ce qui est profond dans sa compréhension subjective, justement dans un processus de compensation de ce qui a cours dans l'effort d'adaptation sociale, dans la vie en général, quand ce qui est bien ou mal, désirable ou non, dépend de normes externes.

Saresca 30/06/2017


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sociotherapie_utilisee_comme_panacee.txt · Last modified: 2019/01/20 03:19 by saresca